Aucune loi n’oblige les médecins marocains à suivre des formations continues.
Un plafond de 20 000 DH déductibles chaque année est autorisé par la loi.
page_image Devant la recrudescence des affaires en justice opposant des médecins à des malades, souvent pour erreurs médicales, la question de la formation continue et du recyclage des praticiens au Maroc se pose avec de plus en plus d’acuité. Or, paradoxalement, à ce jour, aucun des textes régissant la profession médicale n’oblige le médecin marocain qu’il soit dans le public ou dans le privé à suivre, selon une périodicité donnée, des cycles de formation durant sa carrière de praticien. Par conséquent, il est aujourd’hui impératif et urgent de légiférer sur la formation continue et le recyclage des médecins au Maroc.
Ceci est d’autant plus urgent qu’il est communément admis que les connaissances acquises en médecine sont dépassées au bout de trois années et parfois moins. Cette problématique de la formation médicale continue est encore plus cruciale pour le médecin indépendant, souvent confronté à une responsabilité individuelle devant la pathologie de son patient. Contrairement au médecin hospitalier, il ne peut compter que sur ses propres connaissances pour traiter son malade.
Mesure suffisante ? Les avis sont partagés
La formation médicale continue est actuellement une obligation dans la plupart des pays occidentaux. Dans nombre d’entre eux, un certificat de recyclage est exigé tous les 5 ans.
Cela dit, les praticiens marocains sont confrontés, pour leur part, à la contrainte financière, dans la mesure où les séminaires et sessions de formation coûtent souvent assez cher au moment où tous les praticiens n’ont pas toujours les moyens de supporter une telle charge. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux se posent souvent des questions concernant les facilités et les encouragements qui pourront inciter le médecin marocain à suivre régulièrement des sessions de formation médicale continue (FMC). Ces facilités et encouragements existent, même s’ils se réduisent à une seule mesure incitative. Ainsi, tout médecin a le droit de consacrer 20 000 DH par an à la formation continue qu’il peut, par la suite, inclure dans les charges déductibles de l’IGR.
Suffisant ? Les avis sont partagés. Il revient toutefois aux instances gouvernementales de tutelle, ordinales et autres, de mettre en place des mécanismes supplémentaires pour qu’un maximum de médecins puissent bénéficier d’une formation continue de qualité. Cela engendrera de bons résultats thérapeutiques, une satisfaction des patients et de leurs familles et, surtout, une meilleure maîtrise des dépenses. Si des projets sont en cours d’élaboration pour rendre la formation médicale continue obligatoire dans notre pays, le corps médical a tout intérêt à devancer les événements et s’organiser autour d’un projet en la matière...
source ""la vie eco"""