vue général sur le karaté
En 480 ou 520, un moine nommé
Bodhidharma quitta l’Inde pour s’installer dans le temple de
Shaolindans le Nord de la Chine. Durant 9 ans et devant un mur, il se livra à
la méditation bouddhiste. Désolé du peu de résistance physique de ses
élèves durant les exercices de méditation, il leur enseigna une série
d’exercices physiques extrêmement durs axés sur la respiration sous le
nom de Tach’Uan. Ce sont ces exercices, basés sur l’étude des animaux,
qui sont considérés comme étant à l'origine de tous les arts martiaux
et en particulier du kung-fu. D'ailleurs, le nom de certaines
techniques et katas reprend encore aujourd'hui le nom d'animaux.
A son époque, le monastère de Shaolin acquit la réputation de former
les plus redoutables guerriers de Chine grâce à l’association d’un
entraînement intense, physique et psychologique, ce qui représente
véritablement les fondements des arts martiaux.
L’enseignement de ces techniques a été et est toujours secret. Sa
diffusion a été possible lors de l’invasion du temple de Shaolin qui a
forcé les moines à fuir dans toute la Chine et donc à diffuser ces
techniques. De nos jours, beaucoup de styles se disent toujours
d’inspiration de Shaolin …
Bodhidarma qui est le 28ème descendant de Bouddha et fondateur du Chan
… diffusa le bouddhisme en Chine. Le "Chan" est la traduction du Zen en
chinois…
Pour comprendre la naissance des arts martiaux, il faut garder à
l’esprit que tout s’est fait constamment sur base d’échanges avec la
Chine, en mélangeant de manière permanente les exercices physiques et
la philosophie.
De la Chine à Okinawa [modifier]Après avoir été importé de Chine, le karaté a été développé et
perfectionné à Okinawa. Les plus grands experts (dont o sensei
Funakoshi Gishin) proviennent d’Okinawa qui est une île située au sud
du Japon. C’est à ce titre que le karaté est considéré comme un art
martial d’Okinawa.
Il n’y a pas de trace écrite de la transmission de ces techniques à
Okinawa qui est considéré comme le berceau du karaté tel qu'il est
pratiqué aujourd’hui. Mais ce dont on est sûr c’est que ces techniques
ont été apportées par les Chinois qui se sont installés sur l’île
d’Okinawa.
Pourquoi est-ce que le karaté s’est développé sans armes ? En
1409, le roi Sho Hashi a unifié les territoires d’Okinawa et interdit
la possession et l’usage des armes par crainte des révoltes populaires.
200 ans plus tard, soit en 1609, les armes ont à nouveau été
confisquées par le gouvernement japonais. Cette interdiction a
contraint les habitants à développer un mode de combat afin de pouvoir
repousser les envahisseurs "à mains nues".
Pour ces raisons, les habitants d’Okinawa ont adapté les méthodes de
combat chinoises reprises sous le nom de Okinawa-Te en développant des
techniques de combat à mains nues (sans armes). Te signifiant "mains",
Okinawa-Te signifiait donc les techniques de combat à mains nues
d’Okinawa.
Les facteurs de développement du karate [modifier]De nombreux facteurs ont permis le développement du karate
(initialement "To De" ou encore plus simplement appelé "De" par les
okinawaïens) :
- Les nombreux échanges commerciaux entre Okinawa
et la Chine ainsi que le lien de vassalité qui reliait les rois
d'Okinawa à la Dynastie chinoise ; de ce fait, de nombreux habitants de
l'île sont partis étudier un art martial chinois, puis, de retour,
l'ont adapté.
- L'installation sur l'île d'Okinawa de 36 familles chinoises dans le
but de faciliter les échanges culturels et commerciaux entre cette île
et la Chine ;
- Le karate s'est sans doute également développé sur l'île d'Okinawa
en réaction à l'interdiction faite par les Japonais aux okinawaiens de
porter et de posséder des armes (après l'annexion au XVIè siècle de
l'archipel par le Japon et l'installation du clan Satsuma). Ainsi, les
Okinawaiens utilisèrent leurs mains en guise d'armes.
Deux grands courants sont apparus liés aux deux principales villes
d'Okinawa : Shuri (--> shuri-te) et Naha (--> naha-te). Un
troisième courant (--> tomari-te) s'est également développé,
combinant certaines techniques des 2 précédents, s'expliquant en partie
du fait de la situation géographique de sa ville d'origine, Tomari,
située entre Shuri et Naha.
Entre le XVIIIe et le XXe siècle, du fait que la pratique de cet art
était interdite par l'occupant japonais, les cours avaient lieu en
secret, de nuit dans des jardins fermés.
C'est
Maître Funakoshiqui introduisit le karaté en 1922 sur l'archipel nippon en réalisant
une démonstration devant l'empereur du Japon. Il est considéré
aujourd'hui comme le père du karaté moderne.
Les maîtres du Karate à Tokyo (1930s)
(En partant de la gauche)Toyama Kanken, Ohtsuka Hironori, Shimoda
Takeshi, Funakoshi Gichin, Motobu Choki, Mabuni Kenwa, Nakasone Genwa
et Taira Shinken
Ce fût
Chojun Miyagi, le père fondateur du
Goju-ryu, qui se présenta le premier l'examen officiel de Maître
Bushido devant les autorités du
Dai Nippon Butokukai,
organisme d'Etat japonais créé dans le but de contrôler tous les arts
martiaux du pays. C'était la première fois qu'un Maître de karaté
faisait cette démarche. Il obtint le titre de Kyoshi, le plus haut
titre qui sera jamais donné à l'époque à un Maître de Karaté présentant
cet examen. Grâce à lui, cet art martial faisait, en 1935, sa véritable
entrée dans le
Budo japonais.
Le développement des techniques du karaté et leur enseignement s'est
fait aussi grâce à des maîtres tels que Sokon Matsumura (1809-1901) et
Anko Itosu (1832-1916). Ce dernier a véritablement développé une
véritable pédagogie du karaté Shotokan-ryu, créant les 5 premiers kata
de base (Eian shodan, Eian nidan, Eian sandan, Eian yodan, Eian godan),
à partir d'un kata d'origine, très long : kosokun dai (ou kushanku dai
ou encore, kanku dai en japonais).
En parallèle du karaté s'est développé le
Kobudo (combat avec des outils agraires faisant office d'armes :
tonfa,
nunchaku, bo, jo...).