Depuis un siècle, les psychologues s'accordent sur l'égalité des
capacités intellectuelles des hommes et des femmes. Il y a bien entendu
des différences dans l'orientation générale, les femmes étant, en
moyenne, plus douées pour les aspects communicatifs et les hommes plus
orientés vers l'analytique. Un professeur de psychologie ontarien vient
de relancer la question avec une étude particulièrement controversée.
J.
P. Rushton n'en est pas à sa première controverse. Parmi ses précédents
travaux, une étude cherchait à démontrer que les races humaines ne sont
pas égales au niveau intellectuel, les asiatiques étant naturellement
plus intelligents et les noirs l'étant moins, selon lui. Etude
particulièrement critiquée puisque le concept même de race humaine est
loin de faire l'unanimité chez les généticiens. De plus, plusieurs
biais ont été mis en évidence, dont l'effet de l'industrialisation sur
le QI moyen d'une population.
Rushton est aussi connu pour une
étude liant la longueur du pénis et l’intelligence. En somme, le
développement du cerveau serait inversement proportionnel à celui des
organes génitaux... on ne peut pas tout avoir !? Cependant, son travail
se base uniquement sur des parallèles avec d'autres choix évolutifs
exclusifs, et n'apporte finalement aucune preuve de ce qu'il avance.
L'auteur
a également été attaqué au niveau du choix de ses sources, parfois
extrêmement douteuses, comme un article de livre semi-pornographique ou
un autre provenant du forum de Penthouse. Il est financé par le Pioneer
Fund, une organisation souvent critiquée par les mouvements
antiracistes, car elle finance presque exclusivement des travaux visant
à hiérarchiser les races.
Cette fois, c'est la différence
entre hommes et femmes qui est traitée.
On sait que le cerveau des
hommes est plus lourd que celui des femmes, à masse corporelle égale.
Selon Rushton, cela se traduit par une différence de QI de 3.6 pointsen faveur des hommes. L'étude a été publiée dans le journal
Intelligence, dont il fait partie du comité éditorial. Le psychologue
admet cependant qu'il faudrait davantage de recherches pour être
absolument certain des résultats.
Une fois de plus, les
critiques n'ont pas tardé. En effet, cette étude, basée sur les scores
d’aptitudes obtenus aux tests universitaires et collégiaux (SAT),
inclus 10.000 femmes de plus que d'hommes, ce qui s'expliquerait par le
fait que les femmes ont davantage tendance à entreprendre des études
que les hommes. De plus, dans la pratique, les femmes réussissent mieux
leurs études, ce qui semble à priori peu compatible avec un QI
inférieur. Finalement, c'est peut être le SAT lui-même qui est biaisé?
Ce
qui est sûr, c'est que les terrains sur lesquels travaille le
psychologue sont toujours particulièrement glissants. On ne peut
s'empêcher de s'interroger sur l'objectif politique qui se cache
derrière ce type de recherches. Comme l'avait résumé David Suzuki dans
un débat sur l'intelligence raciale, "
Il y aura toujours des Rushtons en science, et nous devons toujours être prêts à les débouter!"
Hé faty j attend ta réponse